Le projet architectural

Vue de la facade Est.

© 2022 AC Atelier Commun SA

L’Eglise Orthodoxe Tewado Erythréenne
Debre Genet Kidane Mihret

Chemin Louis-Boissonnet 82, Lausanne

Le projet de construction d’une église orthodoxe érythréenne qui fait l’objet de cette plaquette de présentation, prend place sur le site de l’ancien vivarium de Lausanne. Ce site présente plusieurs particularités de par sa topographie, son environnement direct et sa localisation, mais aussi en raison de sa valeur affective auprès de la population lausannoise. Le projet a été pensé pour intégrer ces éléments et cherche à en tirer un parti architectural fort, afin de répondre aux enjeux techniques, environnementaux et d’accessibilité, tout en prenant soin de préserver la mémoire du lieu.

La parcelle, qui est occupée actuellement par les bâtiments de l’ancien Vivarium de Lausanne, se compose de deux surfaces ayant des statuts particuliers. L’affectation en zone d’utilité publique (ZUP) est en adéquation avec le projet d’implantation d’une église. La zone forestière, qui entoure la parcelle définit un périmètre de lisière au-delà duquel il n’est pas permis de construire ou d’agrandir des structures existantes. La buvette à l’Ouest et une partie de l’ancien Vivarium mordent sur cette zone et sont donc en dérogation. Seuls l’entretien et la remise aux normes de ces volumes est envisageable. Au Sud de la parcelle, une limite des constructions impose un retrait par rapport au viaduc autoroutier. À l’Est, le Flon et ses rives sont définis comme un périmètre d’intérêt biologique supérieur, dont l’ordonnance (OEaux) définit une frange de protection qui limite l’implantation de nouvelles constructions. Du côté Ouest, le versant de la colline, sur lequel la buvette de l’ancien Vivarium est adossée, est inventorié sur les cartes de dangers naturels disponibles sur le portail cartographique du Canton. Ceci impose la mise en place de dispositif de protection contre les glissements de terrain et contre la chute de pierres.

Enfin, le fond de la parcelle est soumis à une servitude de droit privé avec Pro Natura qui définit un périmètre de protection, dont l’enjeu est l’élimination d’espèces invasives et la préservation du biotope pour les espèces autochtones qui habitent les versants de la vallée du Flon. En intégrant ces données, le parti d’implantation du projet cherche à tirer le meilleur profit de la présencedes anciennes structures du vivarium. Pour ce faire, l’église vient s’insérer dans les espaces excavés du bâtiment principal en maintenant les murs nécessaires au soutènement des terres. L’accès depuis le parking au nouveau bâtiment se fait par l’intermédiaire d’un parvis qui correspond à l’implantation d’un ancien volume du Vivarium. Cet espace extérieur permet de mettre en place une structure d’accueil qui oriente les fidèles vers le narthex de l’église.

Vue de la facade Est et Nord.

© 2022 AC Atelier Commun SA

Vue d’ensemble avec le parking existant au Sud, l’annexe existante transformée et le bâtiment de l’église.

© 2022 AC Atelier Commun SA
Vue de la façade Est et Sud

© 2022 AC Atelier Commun SA
Vue de la façade Sud

© 2022 AC Atelier Commun SA
Croquis de concept pour les espaces intérieurs.

© 2022 AC Atelier Commun SA

L’église, orientée selon l’axe Ouest-Est, se compose d’un rez supérieur comprenant le narthex, une nef offrant environ 250 places assises, le sanctuaire, une sacristie, un espace de rangement, ainsi que les circulations verticales permettant l’accès au rez inférieur. Ce niveau se veut comme un grand espace libre recouvert d’une toiture facettée dont le pignon axé sur l’autel s’élève plus haut que les autres, afin de marquer un appel vers le sacré. Le rez inférieur correspond à l’emprise du rez supérieur et se cale au mieux dans les volumes excavés de l’ancien Vivarium. Au niveau programmatique, il s’apparente à un centre culturel, il intègre une grande salle divisible en trois au moyen de cloisons mobiles, une cuisine qui permet de dresser et de servir des plats préparés à l’avance, les sanitaires et les locaux techniques nécessaires. Au Nord, une cour permet d’articuler le nouveau bâtiment avec le jardin existant. Comme pour le parvis, il s’agit d’une structure héritée d’un bâtiment du Vivarium dont les murs adossés à la colline permettent de maintenir les terres et protègent la nouvelle construction du risque d’éboulement. Le volume correspondant à la cafétéria doit être maintenu, car il permet de soutenir la colline et prévient les nouvelles constructions contre le risque de glissement de terrain.

Toutefois, les études réalisées par MFR Géologue – Géotechnique SA en collaboration avec la DGE ont démontré qu’il était nécessaire de disposer des gabions sur la toiture de cet édifice, afin d’assurer une protection optimale de l’église qui se trouve en contrebas. Ce bâtiment existant se compose d’un sous-sol qui accueillera un garage et des espaces de stockage. La salle de restauration sera transformée en bureaux et en salle de réunion, afin d’accueillir les espaces administratifs liés à l’église et à son centre culturel. L’intégration du nouvel édifice a été réfléchi de façon à minimiser l’impact de la construction sur le site dans un but économique, mais aussi avec des objectifs de respect des enjeux environnementaux et de la mémoire du lieu. Dans ce sens, les aménagements extérieurs du Vivarium sont maintenus sur la partie Nord du site et feront l’objet d’un entretien régulier. Les espaces extérieurs issus des volumes démolis, comme le parvis Ouest et la cour Nord seront traités de manière à les rendre perméables et à les restituer au maximum à la nature. Les parcours et les installations qui avaient été aménagés pour les expositions du Vivarium seront ainsi maintenus. Cette volonté de préservation est assumée par le projet et renforce son parti d’implantation qui est de venir s’insérer dans les excavations existantes en lui donnant une dimension romantique, le nouveau bâtiment venant s’incruster dans les « ruines » de l’ancien Vivarium de Lausanne.

 

Enfin, le caractère reculé du site dont l’accès voiture se fait via un chemin privé soumis à des servitudes de droit privé n’est pas remis en cause. Les places de stationnement aménagées pour le Vivarium peuvent être maintenues et sont complétées par une place dédiée aux personnes à mobilité réduite. En plus de ces infrastructures existantes, le site est desservi par les transports publics lausannois. La ligne de bus 16 circulant entre Provence Nord et Grand Vennes, la ligne 41 circulant entre Praz-Séchaud et Montolieu via La Sallaz et l’arrêt de M2, ainsi que la ligne 22 circulant entre la Place de l’Europe et Clochatte, passent toutes les trois à proximité de l’ancien Vivarium. De plus, l’arrêt Fourmi du M2 se situe à environ 1km de la parcelle. Pour compléter ces accès, le parking du centre sportif de Grand Vennes est connecté au site au moyen d’un chemin forestier qui traverse des parcelles appartenant à la ville de Lausanne.

La possibilité d’utiliser cet emplacement et le chemin forestier qui le relie au site en cas de forte affluence est une opportunité pour ce programme et a déjà été validée sur le principe par le service Route et Mobilité et la DGE. Afin d’intégrer ces différentes contraintes et enjeux, le bureau d’architecte AC Atelier Commun SA a constitué un pool de mandataires spécialisés pour le développement, sous sa supervision, des phases de projet. Les bureaux d’études sont les suivants :

– Bernard et Forestier – Ingénieurs Civils Sàrl

– MFR Géologie – Géotechnique SA

– RGR Ingénieurs conseils SA

– CCTB SA bureau technique sanitaire

– Thorsen Sàrl – bureau technique conseil en électricité.

Les études pour les phases d’avant-projet et de projet définitif se sont déroulées entre décembre 2019 et mai 2020. Le dossier de demande de permis de construire a été déposé en août 2020 auprès du bureau des permis de construire de la Ville de Lausanne. La procédure est actuellement en cours.

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Plan

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